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Actualités fiscales : ce que vous devez savoir en 2025

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L’année 2025 marque un tournant décisif dans la fiscalité française. Après une adoption mouvementée en février, la loi de finances pour 2025 introduit des changements majeurs qui concernent autant les particuliers que les entreprises. Entre nouvelles contributions sur les hauts revenus, réformes de la TVA et mesures spécifiques aux investissements, cette année fiscale s’annonce riche en évolutions. Découvrez les principales mesures qui impacteront vos finances.

La contribution différentielle sur les hauts revenus fait son entrée

L’une des nouveautés les plus marquantes de 2025 est la création de la Contribution Différentielle sur les Hauts Revenus (CDHR). Cette nouvelle taxe vise à garantir une imposition minimale de 20 % du revenu fiscal de référence pour les contribuables les plus aisés.

Sont concernés les contribuables domiciliés fiscalement en France dont le revenu fiscal de référence dépasse 250 000 euros pour les célibataires, veufs, séparés ou divorcés, et 500 000 euros pour les couples soumis à imposition commune. Cette mesure cible principalement les détenteurs de capitaux qui bénéficient souvent du prélèvement forfaitaire unique (PFU) à 12,8 %.

La contribution se calcule comme la différence entre 20 % du revenu fiscal ajusté et le total de l’impôt sur le revenu, de la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus et des prélèvements libératoires, majoré de 1 500 euros par personne à charge et de 12 500 euros pour les couples. Un acompte de 95 % devra être versé entre le 1er et le 15 décembre 2025.

La réforme de la TVA pour les micro-entrepreneurs : un feuilleton suspendu

Initialement prévue pour mars 2025, la réforme visant à abaisser le seuil de franchise de TVA à 25 000 euros pour toutes les micro-entreprises a fait l’objet d’une suspension gouvernementale. Cette mesure, qui devait remplacer les seuils actuels de 37 500 euros pour les services et 85 000 euros pour le commerce, a suscité de vives oppositions.

Face aux protestations des fédérations professionnelles et après un rapport critique du Sénat, le gouvernement a annoncé le 30 avril 2025 le report de cette réforme jusqu’à l’examen du budget 2026. Les micro-entrepreneurs conservent donc pour cette année les seuils actuels, évitant ainsi une complexification prématurée de leur gestion fiscale.

Conséquences pour les entrepreneurs concernés

  • Maintien de la simplicité administrative actuelle
  • Préservation de l’avantage concurrentiel lié à l’exonération de TVA
  • Report des obligations déclaratives supplémentaires
  • Concertation promise avant toute nouvelle réforme

Évolutions de l’impôt sur le revenu et mesures pour les particuliers

Pour neutraliser les effets de l’inflation, le barème de l’impôt sur le revenu est revalorisé de 1,8 % pour toutes les tranches. Cette revalorisation permet d’éviter une hausse automatique de la pression fiscale liée à l’érosion monétaire.

Plusieurs mesures accompagnent cette revalorisation. L’exonération des pourboires de charges fiscales et sociales est prolongée pour 2025, concernant les salariés en contact avec la clientèle dont la rémunération mensuelle reste inférieure à 1,6 SMIC. La réduction d’impôt pour dons aux organismes d’aide aux personnes en difficulté, dite « Coluche », s’étend désormais aux associations luttant contre la violence domestique.

En matière d’investissement immobilier, le dispositif Loc’Avantages est prolongé jusqu’au 31 décembre 2027. Ce mécanisme permet aux bailleurs d’obtenir une réduction d’impôt s’ils acceptent de louer à des tarifs préférentiels à des locataires modestes. Pour les investissements en innovation, la réduction d’impôt pour souscription aux FCPI passe de 18 % à 25 % pour les investissements réalisés en 2024 et 2025.

Nouvelles mesures pour les entreprises et investisseurs

La fiscalité des entreprises connaît également des ajustements significatifs. La taxe sur les transactions financières (TTF) augmente de 0,3 % à 0,4 % à compter du 1er avril 2025. Cette hausse concerne les achats d’actions de sociétés françaises ayant une capitalisation boursière supérieure à 1 milliard d’euros et devrait générer 500 millions d’euros supplémentaires.

Une nouvelle contribution exceptionnelle sur les bénéfices s’applique aux entreprises redevables de l’impôt sur les sociétés réalisant un chiffre d’affaires supérieur ou égal à 1 milliard d’euros. Cette mesure temporaire concerne le premier exercice clos à compter du 31 décembre 2025.

Dans le domaine de l’investissement immobilier locatif, les propriétaires en location meublée non professionnelle (LMNP) voient leur régime modifié. Désormais, les amortissements déduits pendant la période de location viendront diminuer le prix d’achat dans le calcul de la plus-value imposable lors de la revente. Cette mesure s’applique pour mieux encadrer les avantages fiscaux. Pour éviter cette taxation, vous pouvez consulter un spécialiste par ici qui saura vous conseiller sur les stratégies d’optimisation adaptées.

Mesures environnementales et incitations sectorielles

La transition écologique s’accompagne de nouvelles obligations fiscales. Une taxe annuelle incitative relative à l’acquisition de véhicules légers à faibles émissions est instaurée pour les entreprises disposant d’une flotte d’au moins 100 véhicules. Cette mesure vise à accélérer le renouvellement du parc automobile professionnel vers des solutions moins polluantes.

Les exonérations de malus masse et de taxe CO2 annuelle des véhicules hybrides sont supprimées en 2025, avec toutefois des abattements prévus pour les véhicules hybrides rechargeables et ceux utilisant du superéthanol E85. Le malus CO2 à l’immatriculation est également renforcé pour les véhicules les plus émetteurs.

Dans le domaine des zones d’exonération, les dispositifs des zones franches urbaines – territoires entrepreneurs (ZFU-TE) et des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) sont prorogés jusqu’au 31 décembre 2025. Ces mesures continuent de soutenir l’implantation d’entreprises dans les territoires prioritaires.

La cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), dont la suppression était initialement prévue en 2027, voit son échéance reportée à 2030. Cette décision offre plus de temps aux collectivités territoriales pour s’adapter à la perte de cette ressource fiscale importante.

À retenir pour bien négocier 2025

Cette année fiscale 2025 se caractérise par un renforcement de l’imposition des plus hauts revenus et des grandes entreprises, tout en maintenant certains avantages pour l’investissement et l’entrepreneuriat. La suspension de la réforme TVA pour les micro-entrepreneurs illustre l’importance du dialogue social dans l’élaboration des politiques fiscales. Pour les contribuables et chefs d’entreprise, l’anticipation reste la clé d’une gestion fiscale optimisée. Avez-vous déjà évalué l’impact de ces nouvelles mesures sur votre situation fiscale personnelle ou professionnelle ?

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